Cinema Improbable

Synopsis : Ce qu'on est obligé de constater dés le début du film, c'est que le scénario est effectivement original ! Même si le réalisateur s'est inspiré d'autres films ; Dead of Night (1945) et Devil Doll (1964) ; cela n'empêche pas qu'on ne voit pas tous les jours un tueur en série qui se réincarne dans une poupée pour gosses !

Une fois le sortilège accompli et afin d'échapper à la police, la poupée dénommée Chucky va se faire acheter par une mère de famille pour son gosse, qui en rêve depuis longtemps, ce type de poupée étant très populaire auprès des enfants. Le gamin en question va donc être ravi de constater que sa poupée à lui raconte plus de choses que les phrases débiles que balancent les poupées en général ; comme on pouvait s'y attendre, sa mère prend l'enthousiasme de son fils pour de l'imagination et n'en croit pas un mot (et on peut difficilement la blâmer). C'est alors que des incidents étranges commencent à se produire dans la maison, incriminant toujours le garçon alors que lui seul sait que sa poupée en est responsable, mais évidemment personne ne le croit ; le garçon commence à avoir peur de sa poupée, qui le pervertit petit à petit...

Finalement la mère commence à avoir des doutes et Chucky se manifeste soudain en face d'elle en essayant de la tuer ! C'est à partir de là qu'on se rend compte que Chucky est plus dangereux qu'il n'y paraît, car même en tant que poupée il fait un massacre et met une raclée à toutes les personnes qui tentent de l'arrêter. Il va finir par se retourner contre le jeune garçon afin de se libérer en intégrant le corps du gamin (tout à fait normal), mais ce dernier va lui opposer une résistance acharnée, et la poupée cinglée va finir par être détruite au terme d'un combat dantesque qui la réduit en miettes...

 

Réalisation : On peut signaler Barrie M. Osborne à la production, qui sera remarqué plus tard en tant que l'un des producteurs du Seigneur des Anneaux ou de Matrix.

Les plans de caméras sont corrects dans l'ensemble, intéressants lorsque la caméra se met à la place de Chucky pour provoquer une connexion avec le spectateur (et aussi pour des raisons de budget) ; on suggère également le personnage au début car on ne le voit pas clairement commettre les meurtres...

Au niveau des effets spéciaux, ceux-ci semblent dérisoires aujourd'hui mais sont très corrects pour un film sorti à la fin des années 80 ; le petit Chucky n'est pas trop mal fait même si sa gestuelle reste primaire ; au final c'est surtout marrant de voir une poupée se précipiter sur des gonzes en hurlant !

 

Bande-son : Les musiques restent correctes dans l'ensemble, avec quelques coups de stress pour faire sursauter ; les bruitages sont un peu déroutants mais rien de bien choquant...

 

Jeu des acteurs/Personnages : L'on pourra signaler Brad Dourif dans le rôle du tueur en série Charles Lee Ray, un nom qui n'est pas sans rappeler une combinaison de différents tueurs célèbres, à savoir Charles Manson (l'assassin de Sharon Tate), Lee Harvey Oswald (l'assassin présumé du président Kennedy) et James Earl Ray (l'assassin de Martin Luther King). Brad Dourif a été connu pour son rôle dans Vol au-dessus d'un nid de coucou, ainsi que dans Le Seigneur des Anneaux en tant que Grima Langue-de-serpent.

Le petit garçon joue assez bien, alors que les autres acteurs sont corrects sans être fous. D'ailleurs le personnage du gamin est le seul un peu débrouillard alors que les autres se font bêtement massacrer par Chucky de la façon la plus inventive qui soit. Les seules punchlines correctes du film sont émises par Chucky, qui malgré sa taille n'hésite pas à défoncer des portes tout en étant pratiquement immortel. Quant au flic qui vient aider la mère, bah il ne sert pas à grand chose..

 

Conclusion : Un film d'horreur sympathique dont la force principale réside dans l'originalité de son script ; une poupée possédée par l'esprit d'un tueur en série permet de dénoncer l'aspect niais de l'industrie américaine du jouet, et le film joue bien sur cette satire avec un Chucky qui fait l'inverse de ce qu'une gentille poupée devrait faire normalement... Avec des effets spéciaux qui ne choquent pas à l'époque, ce premier opus de la série Chucky pose bien l'histoire avec les origines de la poupée ; le problème étant qu'il finit en miettes à la fin du film, on est donc en droit de se poser la question sur la suite...